dimanche 18 novembre 2012

Abats d'éducation


Chers amis plutoriens, hier j’ai vu un reportage sur WeshTV sur la mise en place définitive dans les années 2050 de notre système d'éducation actuel, qui a l’époque était vraiment révolutionnaire.

Au risque de vous décevoir, ce n’est en réalité pas, comme tout le monde croit, la plus que fameuse loi « du plus fort » de 2048 qui a fixé les bases de notre civilisation, mais tout a commencé bien avant.
En effet, les origines remontent aux lois bien avant-gardistes sur l’interdiction de lever le petit doigt (même celui du pied) sur un enfant-roi. 
Dès cette époque, il y eu plusieurs condamnations justifiées de professeurs qui avaient osé utiliser la légitime défense pour se sauver des attaques des nouveaux petits maîtres.

Mais ces bases ne furent fortifiées qu'uniquement via les dizaines d’années de pratique sur-terraines des petites milices de l’ombre.
Ces milices héroïques étaient composées de 2 catégories de populations : les enfants embrigadés, et les parents acclimatés.

Et finalement, après de nombreuses années, et précisément le jour où les enfants embrigadés prirent le pouvoir, alors la loi de 2048 fût votée. Ainsi, on put venir à bout de l’éducation subie, pour passer à l’éducation choisie et décomplexée.

Les parents acclimatés avaient pour particularité leur force de proposition et leur côté sauvage qui les rendait plus mercenaires du changement. Ces parents avaient en fait été hypnotisés par les enfants-roi, dans le stratagème de régner en maîtres sur les enfants sages et sur le royaume tant convoité de l’orthographe.
Les enfants rois ne voulaient qu’une chose : de l’argent et des bonnes notes. Ils détestaient la contrariété et les professeurs étaient forts contrariants. L’idée que tout travail mérite salaire était en dehors de leur périmètre de valeurs morales, car pour eux leur existence même méritait salaire. 
Leur idée de faire intervenir les adultes les moins aboutis, manipulables à souhait, était très finaude, car c’est comme ça que leur message a pu prendre un nouveau tournant, et toucher la société toute entière.

 Ainsi les mœurs ont pu changer doucement, passant des enfants battus aux professeurs battus, pour enfin inverser les rôles, tels des robins des bois de l’interrogation surprise.
C’est grâce à eux que les professeurs se tenaient aux carreaux (de la fenêtre). Fini les zéros en math, sauf pour les trops bons élèves bien sûr. 
Les cancres étaient au pouvoir et les radiateurs fleurirent dans les salles de classe, alors qu’on démontait les tableaux noirs et que les instituteurs se faisaient encadrer par les petites recrues de 9 ans.
Un parent acclimaté reçu même la légion d’honneur pour s’être assis sur le visage d’un maître d’école en plein cours.


Quand les enfants-roi devinrent adultes, ils purent enfin éduquer à leur guise les professeurs et changer la loi.

Alors les parents-rois (toujours prêts à passer du tabac) débarquaient parfois pour une interro surprise du professeur.
 Leurs enfants nés depuis devinrent empereurs par la loi du « plus jeune qui commence » de 2049 et purent fixer leurs règles, décidant notamment des notes que les professeurs devaient leur attribuer, jouant des  « coups de » pour se faire valoir.
La réforme de l’orthographe passa alors comme une lettre à la poste : suppression des 10 000 mots inutiles et valorisation de l’originalité personnelle.
Lors des cours de sport seule la maîtresse d’école faisait le tour de la cour en soufflant et sans s’arrêter, pendant que les enfants-empereurs revoyaient leurs leçons de rackets (fil thon dair nyé Aie-Faux-Nœud S 303 steup !!?).
Les cours de cuisine consistaient à réaliser des oeufs-au-beurre-noir et saucissonner les teachers.
Quant aux exercices de maths, il fut décidé que 2 + 2 faisait ce que l’enfant avait décidé de façon à faciliter les échanges économiques comme le veut la "main invisible du marche-sur-les-pieds".

Et c’est ainsi qu’est née l’éducation libre et décomplexée, progrès d’une époque modernisée par l’amour de la consommation et de soi-même… jusqu’au jour où seuls les ex-taulards acceptèrent le job de maître d’école, mais ça c’est une autre histoire.

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